Génération X : état des lieux dans le monde du travail

La génération X (anciennement dite génération du Baby Bust) couvre toute personne née approximativement entre le milieu des années 60 et le milieu des années 80. Ces personnes ont donc aujourd’hui entre 35 et 55 ans. Elles sont arrivées à pleine maturité professionnelle. En croisant les données officielles de l’Insee et de Statista.fr, il est constaté que cette génération comptabilise environ 16 millions de personnes dans toute la France. Elle monopolise, à elle seule, une grande partie des revenus (en particulier la tranche des plus de 50 ans).

Par conséquent, cette génération doit attirer l’attention de tout responsable des ressources humaines. Pleinement active, expérimentée, elle constitue une niche à ne pas négliger pour les recrutements. Plus stable et disposant d’un certain pouvoir d’achat, cette génération née dans un contexte de ralentissement économique est toutefois plus fidèle à son emploi. Elle ne se laisse pas aisément débaucher. En même temps, le fait qu’elle soit consciente de son expérience et de sa stabilité peut rendre leur rétention difficile. Que faut-il retenir sur la génération X dans leur milieu professionnel ? Voici un état des lieux succinct.

Une force de travail qu’il est impossible d’ignorer

Le premier constat qui s’impose est que la génération X constitue une très grande partie de la force de travail qu’une entreprise ne peut ignorer. D’après Statista, elle occupe entre 25 et 30 % de la main d’œuvre française en 2023. Aux Etats-Unis, les chiffres sont plus élevés. La génération X constitue 33 % de la force de travail américaine. À l’heure actuelle où le recrutement est difficile, toute entreprise doit donc conjuguer avec la génération des baby busters.

Des patrons, des managers ou des auto-entrepreneurs qualifiés

Deuxièmement, en plus de s’imposer par le nombre, la génération X se distingue aussi par son expérience. Elle se situe à niveau intermédiaire entre les baby-boomers – déjà retraités, et la génération Y et Z, qui débutent depuis plus ou moins longtemps leur carrière professionnelle. Aujourd’hui, les personnes de la génération X sont des patrons d’entreprise ou des salariés occupant un poste de cadre.

- D’après le Leadership de DDI, cette génération occupe plus de 50 % de tous les rôles de leader dans la société.

- De plus, il s’agit d’une génération débrouillarde, qui a su tout aussi bien s’adapter aux mutations technologiques des années 2000 qu’aux divorces plus nombreux à leurs époques. Elle se distingue par sa forte capacité d’adaptation, par son indépendance et son autodidactie (source : Guide de carrière de la génération X de Indeed).

Pour mener à bien la direction d’une entreprise ou d’un de ces départements, pour jouer le rôle de mentor et passer le flambeau, cette génération « sandwich » est donc un atout non négligeable pour toute entreprise qui saurait la recruter ou la fidéliser.

Une génération difficile à recruter, mais facile à retenir 

Cela coule de source. Grâce à leur expérience confirmée, cette génération est plus difficile à recruter. D’après une analyse d’Hippolyte d’Albis et Ikpidi Badji pour le compte de l’Insee, leurs finances sont souvent positives. Ces personnes privilégieront la sécurité professionnelle de l’emploi qu’ils occupent déjà. Elles ne se laisseront donc pas recruter facilement. Par contre, elles resteront généralement fidèles à l’entreprise de leur carrière, contrairement à la génération Z qui est professionnellement nomade. Cette génération a connu les chocs pétroliers et ses conséquences sur l’économie. Elle aspire à vivre dans la sécurité de ce qu’elle connaît et maîtrise.

Les aspirations de la génération X

L’Université du Sud de la Floride, aux États-Unis, a développé un tableau synthétique des différences par génération. En recoupant les caractéristiques de la génération X avec les autres statistiques, voici les 3 exigences les plus récurrentes de la génération X, que ce soit pour les recruter ou les retenir.

- La sécurité financière : elle accorde une grande importance à l’argent, d’autant plus que cette génération est celle qui dépense le plus (source : Oberlo statistique)

- La sécurité sociale : la génération X considère les avantages sociaux traditionnels comme étant des conditions fondamentales de la fidélité à une entreprise. Il en est ainsi des assurances santé, de la retraite et autres avantages sociaux. D’après le New York Life Wealth Watch, il s’agit de la génération qui se préoccupe le plus de ces questions.

- Le plaisir et l’équilibre vie privée/vie professionnelle : cette génération aime s’amuser. Les personnes de cette génération veulent avoir le temps et les moyens de le faire, et ce, pas forcément dans le cadre de leur travail. Si la sécurité est présente, elles n’ont pas particulièrement besoin de trouver du plaisir dans leurs tâches quotidiennes, à la différence des plus jeunes générations. Cependant, elles veulent avoir ce temps et valorisent ainsi la séparation et l’équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Voilà la plus grande différence avec les baby-boomers qui étaient plus chevronnés au travail, ayant évolué pour la reconstruction dans le monde d’après-guerre.

Une génération « digital friendly »

Contrairement aux milléniaux et aux générations suivantes, la génération X n’est pas « digital native ». Elle n’est pas née avec la technologie. Les membres de cette génération sont toutefois à l’aise avec les nouveaux outils de travail et de communication. Ils ont démontré leur capacité d’adaptation et leur flexibilité en s’accoutumant du progrès technologique, allant des ordinateurs, aux logiciels, en passant par les réseaux sociaux. Selon le IDG Global Mobile Survey de 2014, ils sont au moins tout aussi connectés que leurs cadets.

Aussi, pour les recruter, il est possible d’opter pour un canal de communication mixte. Ils continuent, en effet, de lire les journaux. Cependant, une étude Forbes de 2014 montre que 70 % de la génération X usent également des appareils mobiles pour une recherche d’emploi.

Une génération qui a besoin d’accompagnement et de formation

Certes, cette génération s’est adaptée et a tout appris par elle-même. Néanmoins, dans le milieu professionnel, pour une meilleure productivité au sein de l’entreprise, lui fournir une formation continue est conseillée. D’après l’analyse de Bob Kelleher, fondateur du « The Employee Engagement Group », ces formations maintiennent l’engagement de l’employé GenXer et le rendent plus performants.