À l’origine du projet, trois jeunes étudiants en fin d’études qui sont passés par la case « qu’est-ce que je peux mettre pour passer un entretien de recrutement ? ». Pour Jacques-Henri Strubel, co-fondateur de La Cravate Solidaire, le problème est double. « S’habiller lorsque l’on est demandeur d’emploi représente un investissement financier conséquent. Mais encore faut-il déjà avoir conscience de l’importance du rôle joué par ce que l’on porte sur soi. »
Une seconde vie pour costumes et chemisiers
En quelques mois, l’idée fait son chemin chez les trois étudiants devenus grands. « On s’est dit que les placards des cadres de La Défense devaient être emplis d’habits et d’accessoires inutilisés ». L’appel au don fonctionne et une seconde vie commence pour ces costumes, chaussures, tailleurs, pantalons, chemisiers, sacs et cravates. L’association La Cravate Solidaire créée en 2012 fait des petits en région et compte déjà neuf antennes dans les grandes villes de France et une en Belgique.
Relooker pour l’entretien mais pas seulement
En plus de proposer de leur proposer des habits professionnels, l’association propose aux demandeurs d’emploi un arsenal de services pour les aider à mettre toutes leurs chances de leur côté. Chacun bénéficie d’un coaching en image pour choisir l’habit adapté à sa morphologie, de conseils sur les codes vestimentaires des différents secteurs d’activité et d’un shooting pour la photo du CV. Des spécialistes en ressources humaines sont également présents pour réaliser une simulation d’entretien de recrutement, qui peuvent ensuite se concrétiser par une mise en situation réelle en entreprise. Ce sont des bénévoles qui assurent cet accompagnement à la carte et entièrement individualisé.
Pallier la discrimination liée à l’image
« Nous ne voulons pas faire passer le message que l’on peut convaincre par la tenue. Notre souhait est d’agir concrètement pour pallier à la discrimination liée à l’image. Considérer que les vêtements portés sont une marque de respect pour son interlocuteur est un premier déclic. En face, cela rassure le recruteur, surtout, il ne faut pas se voiler la face, pour des personnes qui n’ont pas un parcours linéaire. Parler de ses compétences et de ses qualités, prendre l’initiative de poser des questions sur le poste… n’est accessible que pour un candidat qui a confiance en lui ». Alors, de part et d’autre, l’échange peut se concentrer sur l’intérêt respectif à travailler ensemble, quelle que soit la couleur de la cravate que l’on porte.