Periode d'essai, Conseils d'expert

Pourquoi un candidat partira avant la fin de sa période d’essai ?

Recruter un candidat pour un poste ne signe pas sa présence définitive dans l’entreprise. La dernière étape qui scellera sa collaboration est celle de la fin de la période d’essai. Ce temps permis de rétractation concerne aussi bien le candidat que le recruteur.

La période d’essai est celle où tout se joue et où se met en place ou non les qualités humaines et les compétences annoncées dans le CV, la lettre de motivation et l’entretien d’embauche. Ce temps imparti au candidat et au recruteur sert à évaluer leur capacité à travailler ensemble. Le candidat fait-il preuve d’adaptation, de ponctualité, de rigueur, etc. ?

Côté candidat, l’entreprise répond-elle à ses attentes ? Pour quelle raisons choisirait-il de mettre fin à sa période d’essai ?

Le poste ne correspond pas à la fiche de poste

Quand l’écart entre les missions de recrutement proposées sur le papier et la réalité du quotidien en entreprise est trop important, le candidat ne laissera alors que peu de place au bénéfice du doute. Cet écart peut être celui du niveau d’études exigé, le candidat aura l’impression d’être trop diplômé ou pas assez pour ce poste. Dans le premier cas c’est la trop grande facilité des taches en inadéquation avec le poste qui le poussera à rompre sa période d’essai et dans le second ce sera l’incapacité à réaliser les taches demandées.. Le décalage est une question d’appréciation. Où en êtes-vous dans votre carrière ? Un premier poste ou un poste de deuxième partie de carrière ne représentera pas le même enjeu. Plus votre carrière sera avancée et plus votre exigence sera de mise.

Le désenchantement peut aussi venir de l’environnement de l’entreprise. Un open-space, un bureau individuel, une équipe plus ou moins nombreuse ou éclatée, sont autant d’éléments non évoqués au cours des entretiens et qui peuvent être des freins pour le candidat.

En attendant mieux

Un candidat peut accepter un poste pour sortir d’une période de chômage  et améliorer son employabilité. Dans ce cas, avoir un poste l’emporte sur le contenu du poste. La période d’essai devient alors un compte à rebours jusqu’à ce qu’une nouvelle offre se présente. Par exemple, pour un cadre la période d’essai peut durer au maximum 4 mois renouvelable 1 fois selon l’article L. 1221-19 du Code du travail (http://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/contrats-et-carriere/contrats-de-travail/article/la-periode-d-essai). Cette durée suffit parfois pour débaucher un candidat en lui offrant une opportunité plus avantageuse. Un candidat qui évoque cette offre à son entreprise actuelle peut même enclencher une dynamique de concurrence et voir son poste actuel renégocié.

Dépasser un cas de conscience

Malgré l’appellation période d’essai, comment franchir le pas quand vous avez déjà un pied dans une entreprise ? Souvent considérée comme un passage obligé, la période d’essai est difficile à rompre. Si vous avez l’impression de faire du sur-place, le plus important est de ne pas perdre de temps et d’en parler à votre responsable hiérarchique .  Si la projection à long terme ne se formalise pas, il est indispensable de prendre une décision rapide.  L’employé n’est pas tenu de justifier sa décision ni d’attendre la fin de sa période d’essai pour annoncer son départ ou son engagement vis-à-vis de l’entreprise tout en respectant un délai de prévenance. le salarié qui met fin à la période d’essai doit respecter un délai de prévenance de 48 heures. Ce délai est ramené à 24 heures si la durée de présence du salarié dans l’entreprise est inférieure à 8 jours.

Un trop grand nombre de départ de candidats durant la période d’essai résulte d’une inadéquation des attentes des différents partis: une plus grande explication du poste, de l’environnement et des attentes en phase avec la réalité s’impose.

Par ailleurs, lorsqu’il est mis fin, par l’employeur, au contrat en cours ou au terme de la période d’essai définie aux articles L. 1221-19 à L. 1221-24 du Code du travail, le salarié est prévenu dans un délai qui ne peut être inférieur à :

  • 24 heures en deçà de 8 jours de présence ;
  • 48 heures entre 8 jours et 1 mois de présence ;
  • 2 semaines après 1 mois de présence ;
  • 1 mois après 3 mois de présence